Hausse de la CSG : les retraités dans la rue le 15 Mars 2018

, par Alain LEFEBVRE

Les retraités seront mobilisés le 15 mars à l’appel de l’Union confédérale des retraités FO et de huit autres organisations de retraités. Ils protestent contre la hausse de la CSG et la baisse de leur pouvoir d’achat. Les retraités sont aussi invités par « le groupe des neuf » à participer à la journée de grève et de manifestations pour la défense du service public et de la fonction publique, prévue le 22 mars.

Pas 1,7% mais 1,86%

Le trop plein du mécontentement est venu avec le relevé des pensions de ce début 2018. Le gouvernement "au nom de la solidarité inter-générationnelle " a annoncé une hausse de la CSG des retraites de 1,7% sans autre compensation. Soit tout de même une augmentation de 25,75% de la CSG payée antérieurement . Reste que cette CSG est instaurée sur le brut : sur le net, c’est à dire le réellement perçu, cette hausse n’est plus de 1,7% mais de 1,84% pour le régime de base et 1,86% pour les complémentaires. De plus la hausse de la CSG ne devait pas concerner les pensions mensuelles inférieures à 1.200 euros . Fausse annonce : c’est le revenu fiscal qui est pris en compte : dans le cas d’un couple, le plafond est alors de 1.838 euros, et si mari et femme perçoivent chacun 920 euros, ils sont touchés par la hausse tout comme un couple dont l’un bénéficie d’une retraite de 1.300 euros et l’autre de 550 euros. Autrement dit, un retraité qui a une pension de 1.205 euros perd 245 euros dans l’année, 352 euros pour celui qui touche 1.800 euros, 510 euros pour celui qui touche 2.500 euros

1.304 euros par mois

A cette perte de pouvoir d’achat non compensée s’ajoutent bien d’autres facteurs de mécontentements tant les augmentations tarifaires se multiplient : dépenses de santé, carburants, cigarettes, assurances, énergies, transports, etc... Ainsi les mutuelles, pour lesquelles les retraités payent le double à prestation égale de ce qu’ils réglaient lorsqu’ils étaient salariés (l’entreprise prend en moyenne 50% à son compte) ont augmenté de 2 à 5% en 2017 et 3 à 5% en 2018, amenant une cotisation de moyenne qualité à plus de 150 euros mensuels par personne.

Sans parler du malaise des maisons de retraite, un sujet qui sensibilise nombre de personnes âgées, les retraités se sentent de plus en plus méprisés. Ce n’est pas par hasard que par ci (Grenoble), par là (Pau) des manifestations se déroulent chaque semaine : le ras le bol est évident, d’autant que pour beaucoup de retraités, la solidarité revendiquée par le gouvernement est depuis longtemps une réalité quotidienne, ne serait-ce qu’en aidant enfants, petits enfants et même parents. On ne cesse de les culpabiliser pour leur "richesse", bien que la moyenne des pensions se situe à 1.304 euros par mois, pas une fortune, et il est logique qu’une personne ayant travaillé toute une vie ait un patrimoine plus important qu’un jeune débutant.